Aujourd’hui, la poubelle nous semble un objet familier. Il faut l’avouer que sur l’échelle de l’histoire, cela ne fait pas si longtemps que nous en disposons. Quand on parle de boîtes à ordures ou de poubelles, on parle bien évidement aussi des déchets. Le 16 janvier 1884, un journaliste du Figaro publie un article, au lendemain de la mise en œuvre d’un arrêté préfectoral à Paris. Le journaliste Georges Grison décide d’utiliser les mots « boites Poubelle » par dérision pour désigner les récipients imposés par le préfet de la Seine Eugène-André Poubelle. Depuis le mot poubelle est passé dans le langage courant. Une poubelle, une boîte à ordures, un sac poubelle de voiture sont des récipients destinés à recevoir des déchets.
Nous vous proposons de parcourir l’histoire de la poubelle…
Une bien lente évolution de l’usage de la poubelle !
Pas de poubelle à la Préhistoire
A cette époque lointaine, les ancêtres de la lignée humaine comme les Homo habilis ou Homo erectus étaient des cueilleurs-chasseurs nomades. Ces peuplades suivaient les saisons et la nourriture disponible. Ils pouvaient parfois s’installer pour quelques jours ou quelques heures dans un lieu. Leurs déchets organiques étaient jetés sur place. Il y avait peu de déchets et la nature se chargeait de les décomposer. Ensuite, les hommes se sédentarisent en se regroupent en petite communauté. Ils s’aperçoivent que les déchets deviennent un vrai problème !
Création des premières poubelles à l’Antiquité
A Athènes, les Grecs inventent les toilettes publiques et organisent des collectes de déchets. Les ordures sont transportées hors de la ville. Puis à Rome, on installe également des toilettes publiques ainsi que des décharges publiques en dehors de la ville. Les habitants y déposent leurs ordures, les restes d’animaux sacrifiés et les cadavres. Quelques habitants utilisent même des vases en terre cuite pour collecter les ordures. C’est comme cela que l’ancêtre de la poubelle est né !
Les Romains donnent le nom de Lutèce : boue « lutum » en latin à une ville en France. Cette ville c’est Paris aujourd’hui.
La poubelle du Moyen-âge jusqu’à la fin du XVIIIe siècle
Moyen-âge : Les ordures étaient déjà un problème. Notamment la ville de Paris se noie sous les immondices. En 1184, le roi Auguste Philippe, septième roi de France, ordonne le pavage des rues de la capitale et interdit que l’on jette des ordures par les fenêtres. Une pratique qui peut sembler ragoutante de nos jours, mais qui était quotidienne alors. Toutefois, les ordures ménagères continuèrent de s’entasser et d’envahir les rues et trottoirs.
XIIIe siècle : Les premiers règlements apparaissent notamment avec l’obligation de paver les rues, de nettoyer devant chez soi une fois par semaine. Il est interdit de déposer des déchets devant chez soi. Ces nouveaux règlements sont toujours peu respectés.
XVIe siècle : En 1532, la France décide de passer à la vitesse supérieure avec une ordonnance royale qui va mettre en place un système mixte qui va fonctionner tant bien que mal durant 3 siècles. Dans ce dispositif, les habitants balayent les rues eux-mêmes et entassent leurs déchets. De son côté, l’autorité royale décide de prélever une taxe puisqu’elle s’occupe du transport desdits déchets vers les décharges.
XVIIIe siècle : En 1767, la France expérimente les premières collectes des ordures séparées. L’idée du tri sélectif est déjà présente sans qu’on la nomme ainsi, mais elle resta sans lendemain.
La poubelle et le dispositif du tri sélectif
C’est à la fin du XIXe siècle que la poubelle telle que nous la connaissons fait son apparition officielle dans nos intérieurs (cuisine, salle de bain, etc.), mais aussi dans la rue, et ce avec des bacs de tri bien séparés.
Le préfet de la Seine Eugène Poubelle, signe un premier arrêté en novembre 1883 qui oblige tous les propriétaires parisiens à fournir à leurs locataires un contenant équipé d’un couvercle afin qu’ils y déposent leurs ordures ménagères.
À cette époque – il y a tout juste 120 ans – les déchets étaient encore abandonnés dans la rue, même si les habitants indélicats étaient sanctionnés avec des taxes et des amendes.
Avant-gardiste, pragmatique, écologiste d’avant l’heure, le préfet de la seine, Eugène Poubelle a prévu une collecte sélective des déchets. Concrètement, son idée consiste à proposer 3 boîtes en bois, doublées en métal. La première boîte était prévue pour les matières putrescibles. La seconde pour le papier et les chiffons. La troisième boîte devait recevoir le verre, les coquilles des crustacés ainsi que la faïence.
Dès sa création, le tri sélectif est prévu dans 3 « récipients » spécifiques :
3 boites avec des dimensions et contenances différentes.
– Résidus de ménage
– Débris de vaisselle, verre, poterie
– Coquilles d’huîtres et moules
Le tri sélectif n’est pas une invention du « développement durable » !
Difficultés de la mise en place de la poubelle
Enfin, en mars 1884, le préfet Eugène Poubelle signe un 2nd arrêté qui est destiné à imposer le ramassage des ordures tous les jours.
Une charrette à cheval passe alors tous les matins récolter les ordures. Cette idée permet de supprimer la collecte des coquilles, et autorise toujours le «chiffonnage».
Mais le préfet Eugène Poubelle fait face à une levée de boucliers. Faire bouger les mentalités est un exercice long et semé d’embuches. Les Parisiens sont très mécontents, et une campagne de presse hostile aux idées du préfet Eugène Poubelle tourne à sa défaveur.
En effet, le métier de ré-utilisateurs-recycleurs des déchets font vivre 50 000 chiffonniers à Paris. Ils voient la menace peser sur leurs emplois. En parallèle, les propriétaires parisiens sont aussi en colère, car ils ne voient pas pourquoi ils doivent payer de nouvelles taxes. Chez les concierges, la colère gronde aussi, car cela présuppose de nouvelles tâches supplémentaires à effectuer. En quelques semaines, toute la population se ligue contre le préfet Eugène Poubelle. Et c’est à ce moment là, le journal « Le Figaro » s’empare du sujet et surnomme alors les fameuses boîtes controversées… des «poubelles».
Tout cela pour se moquer de son créateur. Finalement, l’idée des 3 bacs fut abandonnée au profit d’un seul contenant.
Depuis, le mot « poubelle » devint un mot commun et fit son entrée dans le Grand Dictionnaire du XIXe siècle pour désigner les célèbres boîtes du préfet Monsieur Poubelle.
La poubelle au XXe siècle
À compter de 1945, tous les foyers en France sont équipés de poubelles. Les municipalités s’organisent pour enlever les ordures avec plus ou moins de régularité. Cette organisation va s’installer et durer jusque dans les années 1960.
En effet, à cette époque pas si lointaine, la France décide de dire au revoir à l’emballage consigné. Cela permettait jusqu’ici de recycler les bouteilles en verre de vin, de bière et de lait.
Cette petite révolution dans notre quotidien fut alors vécue comme un réel progrès, la France entrait dans l’ère de la modernité.
Mais, concrètement, en passant de la bouteille consignée en verre à la bouteille en plastique jetable que l’on retrouve partout dans nos grandes surfaces, la France s’est alors engagée sur un chemin périlleux, surtout sur le plan de la profusion des plastiques à usage unique.
L’écologique a été oublié au détriment de la profusion des marques dans nos supermarchés.
Les objets en plastique n’ont fait que se multiplier depuis plus de 60 ans.
Développement du tri sélectif des déchets
Au cours des années 70, un sursaut écologique semble apparaître.
En effet, les déchets et ordures s’amoncellent un peu partout dans le pays, les décharges à ciel ouvert se développent énormément.
On finit par retrouver des sacs plastiques et autres ordures aux abords des routes, sur les trottoirs, là où les automobilistes n’hésitent pas à vider leur cendrier à même le sol.
Au même moment, la planète connaît un épisode historique avec le choc pétrolier de 1973. On chasse alors toute trace de gaspillage, les préoccupations écologiques regagnent du terrain.
En juin 1991, la solution du tri sélectif citoyens est décidée. Le projet et les bonnes idées du préfet Eugène Poubelle refont surface.
En juillet 1992, la loi prévoit alors que seuls les déchets ultimes doivent être stockés dans des décharges sous contrôle. La législation préconise une valorisation des autres déchets afin de fournir de l’énergie.
C’est aussi cette année-là que le pilotage du tri sélectif et du recyclage des emballages ménagers est confié à une entreprise privée pionnière dans l’économie circulaire, Eco-Emballages. Aujourd’hui cette entreprise se nomme CITEO. Elle regroupe deux structures Eco-Emballages et Ecofolio.
De 1993 jusqu’à nos jours, le geste citoyen du tri est entré dans notre quotidien.
Une grande partie de nos déchets connaît une seconde vie et produit de l’énergie sous des formes diverses ainsi que des objets recyclés (granules pour tissus polaires, rembourrage pour les coussins, etc.).
La lutte des déchets ménagers est loin d’être terminée en France. Car, même si notre pays recycle 39,5 % de ses déchets, nous restons loin derrière l’Autriche (56,9 %) ou la Slovénie (54 %).
Naissance de la poubelle de voiture
Dans cet esprit, et pour accompagner les automobilistes dans ce combat du quotidien, nous avons inventé la poubelle de voiture.
Dans la continuité des idées du préfet Eugène Poubelle, la société petitbag.com propose des sacs poubelles de voiture pour récolter les déchets.
Ces sacs poubelles sont réutilisables, lavables, écologiques et permettent de garder l’intérieur de votre voiture ou de votre camion propre. En plus, cela fait moins de déchets de jetés au bord des routes !
Terminés les déchets liés aux emballages de bonbons ou gâteaux, ou encore aux tickets de péage, qui traînent dans votre véhicule !
Et si vous aussi, vous participiez à l’évolution de la poubelle du XXIe siècle ?